Voici la traduction d’un article de L’Independent paru en 2008, on peut lire l’article original içi : http://www.independent.co.uk/life-style/health-and-families/healthy-living/how-our-vegan-diet-made-us-ill-848322.html
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Holly Page pensait que le régime adopté par sa famille boosterait leur santé, mais les jambes maigrichonnes et les dents cariées de ses enfants lui ont fait reconsidérer ses croyances en la matière.
Un matin au petit déjeûner, Holly Page observe ses filles et réalise que quelque chose ne va pas. Lizzie aurait du être une petite fille respirant la santé. Au lieu de celà, ses traits étaient tirés, elle était petite pour son âge, et bien qu’elle ai des bras et des jambes maigres, son ventre était sans cesse gros et ballonné. Quand Lizzie lui adressa un sourire, Paige réalisa à quel point que ses dents du haut étaient complètement cariées.
« J’ai été comme saisie d’effroi » se souvient Page.
A cette époque, Paige les nourrissait en suivant les préceptes de l’alimentation qu’elle imaginait la plus saine possible. Ils étaient végan à tendance crudivore depuis 3 années, mangeaient une grande quantité de fruits, de légumes, de noix, de céréales, de soja et de légumineuses, mais aucune viande ni poisson ni produits laitiers. Toujours d’après la doctrine vegan crue, Lizzie et Bertie, alors âgées de 3 ans et de 4 ans et demi, auraient du être des enfants débordantes de santé. Mais malgré celà, l’instinct maternel de Paige était en alerte.
« Je voyais bien que quelque chose ne tournait pas rond, mais sans pouvoir mettre le doigt dessus » raconte Paige, 45 ans. « Les filles s’habillaient deux tailles en dessous de leurs âges ». Bien sûr les enfants sont tous différentes et il existe toute sorte de morphologie, mais leur croissance semblait comme ralentir. J’ai deux enfants plus âgés, donc j’avais cette première expérience pour comparer leur dévellopement à celui de Lizzie et Bertie.
Il y avait d’autres choses qui m’ont mis la puce à l’oreille. » Je me rapelle qu’une fois au supermarché, alors que j’achetais du beurre pour mes enfants plus âgés, Lizzie, qui n’avait jamais goûté au beurre de sa vie, avait saisi la plaquette et avait croqué dedans » raconte Paige. « J’étais déconcertée. Je me demandais « pourquoi une telle chose ? » Voyez cette enfant nourrie de la façon la plus naturelle, pourquoi aurait elle besoin de faire ça ? » J’avais été complètement conditionnée à croire que les produits laitiers étaient mauvais pour la santé, un véritable lavage de cerveau. »
Lors des visites chez le docteur, notre généraliste ne paraissait jamais vraiment inquiète. Elle disait que les filles étaient en bas de la courbe, qu’elles étaient des petits gabarits, que tout était OK » dit Paige. « Celà même alors que la courbe de croissance des filles s’était arrêtée de croitre. Je sentais au plus profond de moi que quelque chose n’allait pas. Je me sentais dans l’erreur ».
Finalement Paige trouva un début de réponse à ses questions dans un vieux livre qui parlait de vitamines. Malgré l’absence de diagnostic, elle comprit que sa famille avait tous les symptômes d’une carence en vitamine D et en protéines. « Je me sentais tellement idiote. Toutes les informations étaient là, sous mon nez, sur les rayons de mon étagère, depuis 20 ans. »
Cette prise de conscience mit un terme rapide à l’éxpérience vegan de la famille. A Totnes, lieu de leur résidence, la famille de Paige fréquentait beaucoup d’autres crudivores végan qui avaient adopté un style de vie « proche de la nature ». Mais en dépit du fait de la prise quotidienne d’une complément alimentaire incluant de la vitamine D et de la vitamine B12, elles et ses enfants souffraient. A ce stade, la famille continua de consommer une alimentation haute en crudité, mais Paige y inclut du beurre, des oeufs, du fromage et occasionnellement du poisson. « J’ai laissé la malnutrition passer le pas de la porte de ma maison au nom de la santé » dit Paige. « C’était ridicule ».
Il existe une différente importante entre le fait d’adopter un régime vegan (et continuer à consommer des aliments cuits), et un régime crudivore vegan. Les végan peuvent tirer profit de la consommation de céréales enrichies en vitamines, dans les aliments cuits, et dans une variété plus larges de céréales et de légumineuses; en outre, la cuisson contribue à faciliter l’absorption de certains micronutrients. Mais Lisa Miles, de la British Nutrition Foundation, nous explique: « Le point le plus préoccupant selon moi dans ces alimentations, c’est l’aspect vegan plus que l’idée de manger cru, parce qu’il supprime deux groupes entiers d’aliments. Ce qui affecte les apports en vitamine D et en protéines. »
La semaine précédente, les régimes stricts pour les enfants avaient déjà été questionnés, après qu’une jeune fille vegan de 12 ans eu été admise dans un hopital écossais pour cause de rachitisme. Sa colonne vertèbrale était dans l’état de celle d’une femme de 80 ans.
Le rachitisme est une maladie osseuse dégénérative qui peut amener à une courbure de la colonne vertébrale et à des fractures osseuses. Elle est causée par une carence en vitamine D, que l’on trouve habituellement dans les poissons gras, les oeufs, le beurre, et que notre corps produit à partir de l’exposition au soleil, bien qu’au Royaune Uni l’ensoleillement ne rende cette synthèse possible que d’avril à septembre. C’est une maladie que l’on associe plus généralement à des personnages de romans de Dickens.
Beaucoup de diététiciens croient qu’il est possible d’élever un enfant vegan en bonne santé. « C’est faisable, mais il vous faudra vous assurer que vous êtes sûr de ce que vous faites, surtout au regard de la croissance et de la prise de poids » nous dit Jackie Lowdon de la British Dietician Association. « Comme pour tout régime restrictif, vous aurez besoin de recevoir des conseils personnalisés d’un professionnel de santé. »
La vegan society, de façon non surprenante, clame que cette alimentation convient à tout âge et comporte une armée de robustes gaillards adultes en bonne santé élevés comme vegan dès leur naissance et heureux d’en faire part aux médias. Cette association publie également un livre de conseils diététiques spécifiques aux besoins des enfants, écrit par la diététicienne Sandra Hood. Cependant, une des portes parole de l’association déconseille le régime cru vegan pour les enfants.
Nigel Denby, diététicien, et auteur de « la nutrition pour les nuls » explique : « il peut être déjà suffisamment délicat de donner des bonnes habitudes alimentaires à un enfant, alors avec un régime vegan, on se complique d’autant plus la tâche. Ce n’est pas une entreprise à tenter sans le soutien d’un diététicien. »
Une attention spécifique doit être apportée à certains nutriments. « Le fer héminique que l’on trouve dans la viande est plus facile à absorber pour le corps » explique Denby. « Le fer non héminique, qui est aussi bon, se trouve dans les végétaux à feuilles vertes foncées, et dans les céréales enrichies en vitamines, mais il faut par contre en consommer de plus grande quantités pour obtenir les mêmes quantités de fer. »
Paige est désormais convaincue que ses enfants avaient un réel besoin, une réelle fringale de produits laitiers. « J’étais complètement perdue, car les permières années, je me sentais bien, calme, satisfaite, et j’avais plein d’énergie. Les enfants n’étaient jamais malades. Mais quelque chose semblait manquer quand même. Nous mangions sans cesse entre les repas, nous étions obsédés par la nourriture. »
Paige pense que le fait d’avoir allaité ses filles au long cours aura aidé à procurer à ses filles certains nutriments, mais l’impact que le même régime a eu sur l’organisme de Paige est dramatique. « Ce n’est qu’à la troisième année que mon corps a commencé a littérallement s’effondrer, à une vitesse effroyablement rapide.Je perdais du poids, mes muscles fondaient à vue d’oeil,le soir je devais me coucher à 20h30. Elle avait également des compulsions alimentaires et parfois ne s’alimentait plus que de galettes de riz et de beurre.
La goutte d’eau qui fit déborder le vase se produisit lors le fils aîné de Paige, Bruce vint lui rendre un jour visite. Il lui demanda si elle pouvait lui acheter un poulet, et Paige se retrouva à en manger la moitié. Après ce jour, elle ne plus pu s’arrêter. » J’étais comme possédée ». Lors d’une journée normale, je pouvais manger la moitié d’un poulet, boire deux litres de lait, manger 200 grammes de fromage et 3 oeufs. J’en avais besoin. Ca a duré des semaines. Les enfants eux mangaient de grandes quantité d’oeufs durs et de fromage ».
Paige, qui dirige maintenant un magazine de santé en ligne et un magasin d’alimentation crue, explique que la plus grande leçon qu’elle ai tiré de cette mésaventure était de ne plus jamais être si restrictive dans ses choix alimentaires. « Pour beaucoup de gens, il a quelque chose qui fait que de nombreux nutriments sont plus assimilables sous leurs forme animale. J’ignore pour quelle raison, mais l’expérience montre que nombre d’entre nous ne recoivent pas assez de protéines dans un régime végan. »
Aujourd’hui, quand Paige regarde ses deux filles , qui ont maintenant respectivement 7 et 8ans, elle est certaine que leur alimentation leur profite. « Il y a eu toute une période où je me faisais du soucis, ou je craignais d’avoir impacté leur croissance, ce à vie. » nous confie t’elle. « Maintenant je suis rassurée quand au fait qu’elles aillent bien. Même si elles mangent des fruits frais et secs à volonté, comme auparavant, leurs caries se sont complètement résorbées. »
Et maintenant, c’est de leur croissance que l’on parle quand on les voit. Les gens me disent « Mon Dieu, elles ont encore tellement grandi » !