Larmes de karnistes

Note de l’auteur du blog :

Je me suis dit que c’était une bonne idée de rassembler des textes traitant d’émotion, non pas que je sois grande manipulatrice et souhaite vous faire verser des larmichettes de crocodiles karnists 😉 Il est bien difficile d’admettre que les gens du camp d’en face aient des émotions, soient sensibles, comble de l’ironie, puisqu’il est souvent question de cet enjeu dans ce qui oppose végé et omni ! Blague mis à part, c’est cette propension à ne pas prêter de sentiments à autrui qui est à la base de pas mal de brutalités sociales ^^

C’est dans l’idée de lancer une passerelle entre les deux mondes, végan et omni, que j’inaugure cette série « larmes de karnistes », pour faire palper du doigt aux végans et aux omni la réalité qu’éprouve chacun. Sûrement mon ptit côté Hadès à vouloir vous faire tâter les deux bords opposés de la rive ❤

Voiçi les paroles d’une éleveuse, ex végan au passage tiens, encore une qui a été des deux côtés de la barrière (voir des 3, si on imagine que son omnivorisme de base était différent de celui qu’elle adopte aujourd’hui) :

Hier, j »ai mangé Oscar. C’était mon coq. J’ai toujours dit qu’il mourrait de vieillesse. Un autre coq l’a attaqué (j’aurais dû manger celui-là il y a longtemps !).

J’ai dû abréger l’existence des deux, tant ils s’étaient blessés mutuellement…

J’ai versé ma larme. On peut avoir de l’empathie pour des animaux d’élevage, mais leur vraie vie est parfois plus rude que celle de l’élevage. C’est compliqué de tuer. Quand je m’attache à un de mes agneaux (on les mange nous), par respect et plus que quiconque, nous savons le cri quand il meurt, nous savons quand il a pleuré puisque c’est nous qui tenons le couteau. La différence entre moi et un végan réside dans la connaissance du monde animal et de la nécessité d’un élevage correctement mené pour l’environnement. Nous travaillons en zone protégée. Faut-il abandonner ce patrimoine et tout l’écosystème qui partirait en cendres (pour de vrai) pour une idéologie végan et une empathie exacerbée ? Donc oui, j’ai mangé Oscar mon coq, et Récompense mon agneau et 48 je le mangerai aussi, avec amour et compassion.

Oscar a été cuisiné exclusivement avec les produits du potager et ses os ont été donné à ma chienne de garde, laquelle s’était prise de respect pour lui lorsqu’il venait squatter près de sa niche pour grappiller des vers. Quelques plumes arrachées mais jamais plus contrairement aux autres volailles. « Ha Oscar, tu m’as souvent attaqué, fait flippé avec tes ergots de coq de combat… Ton chant va me manquer, ton regard de travers je ne l’oublierais pas… »

À côté de cela, les mères qui nous donnent tant, finiront à la retraite et pas en merguez.
On ne parle pas d’amour mais de respect . Je n’ai pas mal de la mort d’Oscar comme lorsque je perds un chien.

Specisme? Si vous voulez. Les liens que l’on crée ne sont pas les mêmes. Nous sommes fait ainsi, on aime certains plus que d’autres.

Les végans n’ont pas le monopole de l’éthique et du sentimentalisme.